1945. Alors que l’assaut soviétique sur la Mandchourie fait rage, un Kawasaki Ki 56 parvient à décoller in-extremis à la barbe des soviétiques avec à son bord un précieux livre bleu. D’aucuns disent qu’il s’agirait des fameuses « 1001 recettes de Babouchka Pirojki », monument du patrimoine culinaire Russe sorti clandestinement de Russie par Rodzaïevsky et vendu aux japonais en 1925. D’autres évoquent l’album photo des vacances d’Hiro-Hito au Manchoukouo. Dans tout les cas, ce « Gros bouquin Bleu » est un ouvrage d’importance capitale.
Malheureusement pour les Japonais, si le Ki 56 a réussi à décoller à temps, c’était en négligeant d’attacher solidement les caisses emportées …et l’une d’elle chut de l’appareil. Précisément celle qui contenait le Gros Bouquin Bleu.
Dans la caisse, se trouvaient aussi quelque ouvrages mineurs tel que: le second livre de la Poétique d’Aristote, le rapport d’analyse du Site de Tugunska classifié par l’Okhrana en 1909, la traduction intégrale du Manuscrit de Voynish ainsi que la dernière copie existante de l’évangile de Jude.
Tout de suite, l’armée Japonaise forme un peloton renforcé ad hoc à partir des troupes présentes dans le secteur pour se porter sur les lieux et récupérer le Gros Bouquin Bleu, alors que plusieurs colonnes soviétiques sont signalées non loin…
Le Premier Lieutenant, un ancien du conflit chinois, peut compter sur un petit noyau de vétérans qui n’ont pas pris la route du Pacifique et deux vastes escouades d’infanterie qui, bien que dépourvu de mitrailleuses, sont armés de grenades antichar. L’appui se constitue d’une équipe de sniper, d’un mortier de 81, d’un obusier de 105 et d’un char Chi Ha Shinoto-Kaï. Enfin, les troupes pourront compter sur le plein soutien de l’artillerie divisionnaire, prévenue de la nature critique de l’opération et deux des hommes se sont portés volontaires pour se faire sauter avec les chars communistes, au cas où…
Mais les soviétiques ont eux aussi vent de l’incident et détournent une des fameuses colonnes pour s’emparer du précieux ouvrage.
« Le Komitet d’Etat de la Défense, a ordoииé à la coloииe
de rejoindяe impérativemeиt cette colliиe. C’est une affaire d’état!
« Kagaиovich! Dites aux troupes que s’ils иe réussissent pas cette missioи,
Beria lui même viendяa leuя botteя les fesses. »
La colonne Soviétique en approche, débarrassé de tout matériel encombrant pour progresser rapidement, est constitué de trois pelotons d’infanterie, largement inexpérimentées, guidée par des scouts. Pour tout dire, en dehors des scouts, seuls deux groupes de cinq soldats et l’un des trois lieutenants ont déjà connu le feu, le reste étant constitués de conscrits fraîchement arrivés et même d’un groupe de Shraftniki bien conscients qu’on cherchait là une des dernières occasions de la guerre de se débarrasser d’eux.
Pour pallier à l’abandon de l’armement lourd des fantassins, l’infanterie est directement appuyée par un solide groupe de chars, capables de suivre le rythme. Deux équipages, bien que novices, sont à bord des redoutables machines de guerre que sont le T34/85 et le char lourd IS2. Le dernier, plus expérimenté, à fait le choix d’un BT7, char plus ancien, mais plus léger, maniable et facile à ravitailler.
La caisse transportant le précieux livre est tombée sur une colline escarpée, au Sud de la route des colonnes soviétiques et au Nord des positions japonaises.
Les premiers à faire leur arrivée, sont les vétérans japonais qui courent droit vers la colline et le Livre Bleu sans perdre une seconde…
… Bien vite suivis par le Lieutenant nippon, qui tient à s’assurer que la mission soit remplie.
De l’autre coté du champs de bataille, ce sont des conscrits russes qui font leur apparition. Prudemment, ils semblent éviter le centre pour contourner la maison et le bosquet par l’Ouest.
Mais ce n’est que pour laisser la place à plus menaçant pour l’ennemi! Le BT7 et son équipage expérimenté font irruption. Le chef de char apercevant les vétérans japonais bien trop proche de la colline à son goût ordonne au pilote de stopper l’engin et fait ouvrir le feu sur les hetaï.
« Andréï! iиdique à яadio, que иous avoir immédiatemeиt déployé position
face à la cible. Nous avoiя uи visuel d’une uиité japonaise.
Pяoposez une solutioи de tiя pour calibяage »
« Vzzzzzz Vzzz Vzz Vzziiii » On est bon! » Allez encore un petit coup « Vziiiiiiii ». TIR!
L’obus du char de reconnaissance tombe en plein dans les rangs, tuant deux des soldats impériaux. Le premier sang est pour les soviétiques. Cette récupération n’allait pas être de tout repos…
L’équipe de Sniper Nipponne arrive à son tour à fond de train sur la colline Sud-Ouest. Un point de vue parfait pour se charger des leaders soviétiques…
A l’opposé, au Nord-Est, c’est une unité de scoutes russes qui progressent entre les arbres rouges…
Un groupe de fantassin masculin les rejoins bien vite pour les appuyer.
Du coté de l’Empire, c’est le mortier qui arrive à son tour. Les servants déploient le bipied et l’installent à quelques mètres du lieutenant.
« C’est des obus qu’ils veulent? »
Se dirigeant à leur tour vers la colline escarpée en contournant un petit bois, les hommes du Schraftbatallion progressent. Éminemment sacrifiable, le commandement soviétique n’a même pas pris la peine de tous les armer. Mais qui sait, ramener le bouquin leur vaudra peut être une grâce…
Les japonais n’ont pas de troupes de seconde zone. Tous leurs fantassins sont bien entrainés, armés du fusil arisaka et de l’indispensable baïonnette. Par contre, leurs chefs les considèrent comme tout autant sacrifiable. On peut pas tout avoir. En tout cas, une forte escouade de treize d’entre eux arrivent à son tour en courant au centre pour épauler les vétérans.
Les conscrits soviétiques qui arrivent en face ne sont pas si pressés. Apercevant l’ennemi, qui court comme des lapins de garennes, ils s’arrêtent sur la route et ouvrent le feu à une distance prudente.
« Tire Igor! Tire! »
Les balles fusent à travers le « no man land » et deux japonais sont fauchés, également comme des lapins de garenne.
« Ennemi à portée de tir! »
« A quoi vous voyez ça chef? »
« Au trou dans Kaneda »
Mais fort de leur avantage, les soviétiques n’en restent pas là avec l’apparition du IS2 qui gravit la colline et décharge son terrible canon en direction des troupes japonaises.
« ….et là Youяi, c’est la иouvelle consigиe du Maиuel pour angler chaя de manière à présenteя uи flanc et faiяe automatiquement яicocher obus eииemis… »
« Arrêtez ça, oи lâche le Maиuel, même si lui décяiяe le fleuroи de иotяe techиologie!
allez, eи position et oи и’oublie pas de faiяe une dépяessioи du canoи….BOUMMM.. »
« Tir être parti chef! »
Heureusement pour elles, les ivans, novices, ont négligé de compenser l’élévation de la colline et le tir passe bien au dessus des têtes.
Le mitrailleur de caisse (oui, il y as une mitrailleuse de caisse. Un secret bien gardé) n’en prend pas moins pour cible les vétérans nippons qui en réchappent avec plus de peur que de mal.
Alors que tout ces tirs s’abattent sur l’adversaire un nouveau groupe de russe arrive sur le théâtre des opération. Un quintuor de combattant d’une escouade Lmg. Sans Lmg. Pour voyager léger. Ils prennent position derrière le petit bois. Non par lâcheté, mais simplement pour laisser aux soldats moins expérimentés qu’eux l’occasion de faire leur preuves…
Mais les japonais ne se laissent pas intimider et préparent leurs propres arguments sous la forme d’un obusier de 105mm, que ses servants s’activent à mettre en batterie.
« C’est ici que des mecs veulent des obus? »
Et l’observateur du canon déroule son câble téléphonique pour surveiller l’Est. C’est compliqué de dérouler un câble téléphonique en parallèle des mecs qui poussent un canon.
… Surtout quand votre câble se croise avec celui d’un collègue qui frime parce qu’il a accès à l’artillerie divisionnaire. L’observateur en question déroule son câble jusqu’à la maison, prêt de la route qui lui offre un beau point de vue…
Les soviétiques ne sont pas en reste pour l’occupation de maison et prennent celle d’en face, avec un de leurs groupes réguliers.
« Là, Ivan! Une machine à raclette! »
« Tavarich Vladimir, nous défendrons cette maison. Jusqu’à la mort »
Courant se poster entre le char léger, la maison et les conscrits, un lieutenant soviétique fait son apparition, armés d’un pistolet mitrailleur, prêt à s’assurer que personne ne recule.
Ce n’est pas le seul officier à arriver. Un autre lieutenant prend place au centre, entre conscrit et régulier, à couvert des bois. Il est simplement armé d’un pistolet, mais c’est un régulier.
Enfin, le troisième lieutenant, qui n’a ni expérience ni Smg débarque dans le bois à l’Est, auprès des scouts.
« Vassili, ça êtяe quoi ce bяuit de frituяe daиs la яadio? Nous avoir eиteиdu
« ..le fil vert sur le bouton blanc, Sensei… »
Alors que l’encadrement Russe fait son entrée, coté nippon, arrive un fantassin chargé d’un dispositif anti-char.
Alors que les premières vagues des deux puissances sont sur le terrain, on peut observer l’attitude agressive japonaise. Le livre Bleu, quel que soit le coût!
Mais à L’Est, l’escouade de cinq, dite « escouade Brejnev » n’est pas très chaude pour ce genre d’engagement frontal et préfère se couler derrière l’espèce de Datcha du coin. Les hommes n’ont pas d’expérience du combat et ont la ferme intention de vivre assez vieux pour en acquérir. Ou pas d’ailleurs.
♪ ♪ « Vassilissa, daиs sa datcha, joue avec ses matяiochkas! Quaиd Toc toc toc!
Fяappe à sa poяte, sa boииe amie Petяouchka! ♫ qu’est ce que je peux faiяe pour toi? Joue de la balalaïka!… »♬
Juché sur sa colline, l’IS2 prend une part plus active au opération en faisant feu de toutes ses armes en direction de la masse des japonais en contrebas. Mais son canon ne réussi qu’à creuser le plus gros ni de poule de Mandchourie pendant que sa mitrailleuse entame la résolution des vétérans japonais, à défaut de leur effectif.
La réplique ne se fait pas attendre et le 105mm nippon tonne à son tour en direction des russes. Mais lui aussi ne parvient à endeuiller qu’une famille de taupes.
Nullement intimidé, le lieutenant Impérial lance ses troupes en avant dans un mouvement coordonné de son centre. Les hetaï avancent agressivement malgré le stress, ne s’arrêtant que brièvement pour tirer, ce qui est fatal à l’un des soviétiques retranché.
« En avant! Pour l’Empereur! »
« Pour l’Empereur! »
« Mort aux Xenos et aux Mutants! »
« … »
« Pardon, je voulais dire BANZAÏ! »
Du coté du BT7, l’équipage aillant constaté l’échec de l’IS2, décide d’ouvrir le feu à son tour sur l’infanterie japonaise pour tenter de ralentir son avance. Et un peu pour foutre la honte à l’IS2 et montrer qu’il y a pas que la taille qui compte aux Tovarich en blindé lourd.
L’obus tombe sur l’avant des vétérans ennemis, en expédiant un au tapis.
« ….taиkistes! en coeur : « иotяe bliиdage est solide et иos chaяs soиt яapides,
♫ et иos hommes soиt pleiиs de couяage !… » ♫
Histoire de couvrir tout ce beau monde, le sniper japonais, Toyo, décide de prendre pour cible les gars retranchés dans la maison. Il ne tue personne mais réussit à dégommer la machine à raclette.
« L’enfoiré! »
Furax, n’ayant pas vu venir le tir, les soviétiques se mettent à riposter en direction de l’infanterie sans grand effet à cause de la précipitation.
Ajoutant à l’échange, le mortier japonais entreprend de bombarder les troufions d’en face. Le premier tir tombe à coté, sans surprise. Ce n’était qu’un tir de réglage.
« Z’allez voir le prochain! Perdez rien pour attendre! »
Voyant que la voie était libre, les scouts sortent du bois et avancent à L’Est. Elles s’arrêtent néanmoins pour ouvrir le feu sur l’observateur du 105 nippon. Mais ce dernier, bien que les tirs passent près, sait baisser la tête.
A l’Ouest, l’Ours russe n’as pas de vétérantes pour défendre ses couleurs. C’est donc des conscrits, encore habillés pour l’hiver qui progressent en logeant le domicile des carpes koï locales.
Apercevant un japonais nanti d’une quantité d’explosif bien trop importante pour se faire sauter seul, les soviets ouvrent le feu, sans parvenir à l’abattre.
Dans le bois du centre, la seconde escouade de régulier russes atteignent l’orée. Une position privilégiée d’où faire parler ses mosin-nagant tout en restant à l’abri.
Hélas pour eux, les tirs sporadiques sont envoyés à la hâte et l’ennemi est loin.
Mais si leurs tirs sont sans effets, ce n’est pas le cas de ceux des conscrits qui ont tiré un peu plus tôt. Le fantassin suicide nippon reste plaqué au sol. Se faire sauter, passe encore. Tirer comme un perdreau, ça non!
Vu que la situation à l’air dégagé et leurs hommes bien engagés, les deux lieutenants soviétiques inexpérimentés décident de s’avancer à leur tour. Mais pas trop quand même. Ne pas voler le travail des camarades frontovik quand même.
Suivant l’infanterie, un japonais isolé arrive a fond de train. Il s’agit d’un autre kamikaze. Il est très fier de servir son empire, mais curieusement, depuis qu’il a accepté le poste et les explosifs qui vont avec, ses camarades évitent de l’approcher de trop.
Alors que le 105 et le mortier tonnent, dans la maison derrière les lignes japonaises, un homme à posé son fusil et mouline frénétiquement sur une dynamo. Puis décroche son téléphone.
« Allô? L’Artillerie? La Vrai? »
Calmement, il donne les coordonnées qu’il vient de calculer, soit, droit dans la concentration soviétique.
L’avance japonaise est proche de l’objectif mais, sous le feu de la concentration face à eux et en passe d’être flanquée…
Mais l’Artillerie Impériale est au rendez vous! Les obus de 150 s’abattent tout autour des conscrits soviétiques, projetant des éclats et assourdissant réguliers, conscrits et lieutenants, jusqu’aux soldats en pleine raclette qui en lâchent leurs patates. L’un des Obus tombe en plein sur le BT7 qui explose dans une gerbe de flamme.
« Chef ici Oleg à la яadio. Les Japoиais se demandeиt pouяquoi entendяe nous chanteя sur leuя ligиe. Mouahahha! Alors nous repreиdre plus fort!!!
♫ »Que l’eииemi se souvieииe que иous sommes en embuscade,
иous sommes sur иos gaяdes, vous suяveillons l’eииemi ! » ♫
Chargés de traiter la menace du flanc gauche, les servants du 105 ré-arment et tirent sur les conscrits à Chapka, mais ils sont trop longs. Sauf pour occire de nouvelles Talpinae.
Encore hors feu, les shraftnikis continuent d’avancer pour flanquer le gros des troupes nippones. Visiblement, ils n’ont pas été considérés comme digne d’attention dans le plan japonais. Faut dire, avec peut être cinq fusils pour douze, et une demi heure d’instruction dans les pattes (intitulé « Module Patriotique de Sensibilisation aux dangers de la retraite »)…
Heureusement, les camarades scouts les suivant de près, histoire d’apporter un peu de compétences et beaucoup de motivation.
Peu enclin à ce genre de petites manœuvres, les japonais font les choses en grand. Leur lieutenant coordonne les fusiliers et le mortier pour pousser l’avantage.
Les premiers continuent à avancer pour protéger l’objectif et canardent les soviétiques retranchés dans le bosquet et déjà sonnés par le bombardement, abattant le moins prompt à baisser la tête…
Au même instant, le mortier ouvre le feu, réglant son tir grâce au tir précédant. L’obus tombe en plein dans la cible, également choqué par le la frappe d’artillerie. C’est un carnage.
Toujours du coté nippon, l’équipier du sniper lui signale une cible intéressante. Il semble qu’un lieutenant soviétique manquant de pratique ait sortit la tête pour prendre en considération la situation. Grave erreur…
Seul bémol pour les troupes d’Hiro-Hito à ce stade de la bataille, la seconde escouade de fusiller, sensée flanquer l’ennemi ne parait pas. S’est elle perdue? Ou ses membres se seraient-ils encore oubliés dans une bande-dessinée?
En tout cas, sur le terrain, tout les nippons mettent la main à la pâte, jusqu’à l’observateur avancé qui, visiblement insatisfait des résultats pourtant effectif de la frappe qu’il a commandé, attrape son fusil pour canarder la maison d’en face.
« Baisse la tête Ivan, ils sont vraiment jaloux de notre raclette »
Quant au fantassin suicide du centre, il continue à courir pour se placer aux avants-poste, dès fois qu’on char ennemi s’approche en quête d’un câlin…
L’URSS n’as pas d’autre choix que de faire feu de tout bois, à commencer par rapatrier vitesse grand V, l’escouade de bizut qui trainait encore derrière la grande bâtisse rouge.
De l’autre coté du champs de bataille ça chauffe. Une Kurogane de l’Armée Impériale fait irruption, flanquant les forces soviétiques. A bord, un homme armé d’une mitrailleuse défouraille au passage les pauvres fantassins russes. Une seule perte est à déplorer face à ce « drive by » mais le pire reste à venir…
Car suivant de près la voiture, un char Shinoto Chi Ha entre à son tour.
« Heu…C’est trop tard pour déserter? »
Le char japonais, n’hésitant pas à retourner la tourelle à cet effet, fait feu de ses deux mitrailleuses sur les malheureux fantassins. Les chapkas de ces derniers sont loin d’être à l’épreuve des balles.
Les rescapés se jettent au sol, les mains sur la tête et tremblants.
« Et là? On peu déserter? Y’a un formulaire pour? Si oui, j’en veux un! »
N’écoutant que son courage, le second fantassin suicide japonais se dit que puisque tout se passe bien pour l’Empire, son devoir et de ne pas sacrifier sa vie en vain.
Plus ennuyeux pour les forces du soleil levant après cet effort magistral de l’armée japonaise pour leur sécuriser la voie jusqu’au livre, les vétérans encore secoués par les tirs reçus, confondent l’ordre « Le Livre! Grouillez vous! » Avec « Faut Vivre! Couchez vous! »
Pendant ce temps, le sous-off de l’unité de conscrit, meurtri par l’obus, essaye de regrouper ses hommes et le les rassurer, tout en cherchant son fusil dans la tripaille…
« Allez camarades, ça va bien se passer. Pensez aux rations de choux que vous allez pouvoir garder pour vous et aidez moi à retrouver ce foutu flingue. Vous croyez que le camarade Staline se formaliserait de quelques obus lourds voire même d’un tir de mortier en plein dans le mille? »
Ignorant la tragédie, et la balle de 6.5mm qui a frappé son collègue, le lieutenant expérimenté, au centre du dispositif soviétique pénètre doucement dans les bois.
Sans un regard pour le camarade tombé, les quatre rescapés de l’escouade du bosquet, s’élancent sur la colline du bouquin Bleu et s’arrêtant sur les pentes escarpés, déchargent leurs fusils en direction de ce qu’on leur a expliqué de la menace prioritaire.
Le fantassin suicide japonais s’écroule donc. Pas de chance, le camarade officier en charge du briefing des soldats russes ne leur a pas dit que ces kamikazes n’étaient une menace prioritaire uniquement pour les chars. Faut dire, perdre des T34 à cause d’un pauvre abruti sanglé d’explosif, c’est rageant pour le haut commandement.
D’ailleurs, en terme de char, l’IS2 et son équipage amateur, dirigé par le caporal Soyouz descend de sa colline et se dirige vers le bosquet abandonné par les fantassins en vue de renforcer le centre soviétique en difficulté. Son intention n’est ni plus ni moins que d’utiliser les obus explosifs de son puissant 122mm pour envoyer les fusiliers japonais en orbite.
Le char s’immobilise dans les fourrés et son canon dépassant des frondaisons crache un obus qui frappe le sol au delà des fantassins nippons. Soyouz vient de rater sa mise en orbite.
« Ce chaя avoir tяop gros иez »
Heureusement, le mitrailleur rattrape un peu le coup en abattant un Hetaï.
Pendant ce temps, dans la maison occupée par les soviets, on refuse de céder au défaitisme. Les rescapés réparent la machine à raclette.
Heureusement pour les rouges, ils peuvent encore compter sur le T34/85 qu’ils ont envoyé en opération de flancage et qui s’apprête à tomber sur les jaunes. Qui devrait s’apprêter à tomber sur les jaunes. Incessamment sous peu. Mais pas maintenant à priori.
« Je de dis que c’était à gauche après la colline… »
« T’es sûr? »
« Hooo là, Igoя яegarde! je vieиs de яetrouveя la page 237 du maиuel.
Celle sur le fяeiи à maiи. Mouahhaha. Piotя va pouvoiя guideя pour la яoute…
quand nous avoiя demaяяé »
Mine de rien, ça chie dans ce coin de Mandchourie.
Le lieutenant Impérial, qui a dû être marteau dans une autre vie, décide d’enfoncer le clou. Une volée d’ordres et un mouvement coordonnée d’infanterie se lance.
Les fusiliers se précipitent, comme une avalanche à rebrousse-poil sur la colline et les russes qui s’y trouvent, à tel point qu’ils en font trembler la caméra.
Quand la poussière retombe il ne reste qu’un, Ivan, les bras en l’air.
Après avoir accepté sa rédition et caché le corps, les hetaï redescendent pour aller sécuriser le bas de la colline.
Pendant ce temps, les vétérans, rassurés, escaladent et s’emparent du bouquin bleu.
Quant au lieutenant, il supervise.
« Un Gros bouquin. Bleu. Relié. Vous l’avez? »
Alors que le centre Nippon se démène à l’Ouest, ce sont les conscrits rescapés qui malgré le carnage dans leur rangs prennent l’initiative, n’écoutant que leur courage, foncent sur la Kurogane et c’est pas pour lui faire les vitres.
Bon, manque de bol, ils arrivent pas à faire grand chose à part « faire les vitres » et sont repoussés à coup de crosse.
Une fois les assaillants repoussés, le servant de la mitrailleuse reprend son instrument par le bon bout et lâche une bonne rafale à bout portant sur les agresseurs. Sauf que visiblement, il a faussé l’arme en tapant avec, vu qu’il ne touche personne.
Les servants du 105, eux ont trouvé comment augmenter leur ratio de tir au but: en visant des trucs plus gros. Une maison par exemple.
« Putain! La Racleeeeette! »
Quant au T34, il arrive. Bientôt…
« La colline à droite la colline à droite, c’est ma faute si y’a des collines partout dans ce bled pourri? Tiens, t’as qu’à la prendre la carte… »
Sur le champs de bataille, l’IS2 doit se démerder seul. Il tire au canon, de très près, sur les fantassins nippons en approche…
De trop près. C’est pas fait pour…
Le mitrailleur sauve l’honneur, un peu, au dépend d’un fantassin japonais.
Toyo ne peut pas grand chose contre un char lourd. Pas grave c’est pas son boulot. Son observateur vient de relever quelque chose de plus intéressant…
« Un peu à gauche du char. Dans le petit bois… »
« Vu »
Et s’en est fait du lieutenant soviétique, expérimenté, mais pas assez.
L’Observateur d’artillerie a vu quelque chose bouger dans la maison d’en face, malgré le coup au but du 105. Alors il s’acharne au fusil.
Le dernier soviétique vivant dans la maison, cramponné à sa petite pelle à fromage, serre les dents.
Juste derrière lui un bruit de moteur. Des renforts? Non, le char japonais qui a atteint les arrières russes. Ça sent le sapin, level Taïga.
Mais les russes se battent becs et ongles. Les troupes disciplinaires reviennent brusquement en arrière et chargent les fusiliers japonais…
Le soucis, c’est que les fusiliers sont non seulement mieux entrainés, mais aussi mieux armés. Les ex-prisonniers sont repoussés et dispersés. Les vainqueurs avancent…
Ce faisant, ils arrivent en vu des scoutes qui ne se font pas prier pour les canarder.
« Arrrrg! »
Les soviétiques, galvanisés, sont bien décidés à contre-attaquer férocement, à l’image de l’escouade Brejnev qui charge à 5 l’observateur du 105.
« Euh… Pouce? »
Cette Glorieuse victoire patriotique remporté, les courageux camarades fantassins repartent vers l’action.
Quant aux forces japonaises, une partie d’entre-elles restent tétanisées…
Selon la propagande soviétique en tout cas. Coté japonais on vous dira que ce kamikaze méditait courageusement sur la notion de sacrifice. Moi je le dit tout de go, il branlait rien.
Le dernier défenseur de la raclette, en pleur, tire dans le tas…
Littéralement. C’est tellement le bordel qu’on en a oublié des dés sur le terrain.
Le sous-officier des conscrits sur la route distribue quelques calottes et reprend le contrôle de son unité. Toute peur a abandonné les jeunes hommes, prêts à retourner au combat.
« Allez les gars, un obus ne tombe jamais deux fois au même endroit! »
« Chiche »
Vu du ciel, les petites formes grouillantes sont moins nombreuse à courir partout…
Le lieutenant japonais, toujours à ses coordinations rappelle les vétérans. Mais ces derniers ne réagissent pas, à cause des acouphènes, du sentiment de sécurité que procure leur position à plat ventre sur la colline, ou de l’attirance qu’ils éprouvent pour le livre signé « Al Hazred ».
Pendant ce temps là, le T34 russe se fait toujours attendre.
« C’est bon, tout le monde est à bord? Je vous préviens, c’était la dernière pause pipi! Ils doivent nous attendre là bas! »
Sans nouvelle de son collègue, l’IS tente de repousser l’armée japonaise à lui seul. Avec sa mitrailleuse à bout portant d’abord. Les hetaï ne cherchent pas à finasser et plongent au sol pour limiter la casse.
Quant au canon de tourelle, il fait feu sur la pièce nipponne. Mais préfigurant un certain nombre de transfuges, l’obus passe à l’Ouest.
Comble de malheur pour les russes, si leur char moyen s’est perdu, la seconde escouade de fusiliers impériaux, elle, a trouvé son chemin. Là voilà qui jailli à l’Ouest, droit sur les rescapés russes, qu’elle fusille à bout portant.
En désespoir de cause, les conscrits malmenés du centre russe allument des Molotov et se portent à la rencontre du char Nippon…
Mais ce dernier les reçoit à la mitrailleuses et les soviétiques se replient piteusement en laissant un des leur sur le carreaux et sans avoir bouté le feu au blindé.
Les vétéranes russes contournent enfin la colline et essayent de frapper à la tête en mitraillant le commandant des japonais. Mais le Lieutenant est un dur à cuire et réussi à s’en sortir avec son assistant.
A l’Est, l’escouade Brejnev continu sa progression et d’Est en Ouest, lâchant même quelques coups de feu en direction du mortier.
La Kurogane, débarrassée des porteurs de Chapka, décide de prendre ses amortisseurs en pitié et de rejoindre la route. Ses amortisseurs. Pas les russes. Pour eux pas de pitié, seulement des balles.
Puisque plus aucun officier bolchevique n’est en vu, le sniper japonais décide de s’occuper du dernier russe dans la maison éventrée. Mais le fourbe ne se laisse pas abattre.
Le fantassin suicide prend une grande décision.
L’Inaction.
Manquant de Solutions Anti-char traditionnelles, les japonais tentent des expédiants. L’Obus explosif de 105.
Le projectile frappe de plein fouet la coque de l’IS2, sans lui faire de véritable dégât. Le char lourd est immunisé à ce genre de projectile. Malheureusement, l’équipage Novice, lui ne le sait pas et leur assurance est ébranlé par l’Impact. En plus, ça renverse le samovar de bord.
Voyant le char sous le feu, le dernier lieutenant soviétique rapplique vitesse grand V pour les rasséréner.
Chafouins de se faire tirer dessus, l’équipe mortier décide de riposter. Nan pasque OH HEIN! Le tir passe au large, mais le message est clair!
Le rescapé à la raclette se prend alors pour un sniper et tente de plomber le lieutenant nippon. Il échoue de peu.
L’observateur japonais, qui se prend aussi pour un sniper, tire quand à lui sur les Brejnev en approche. Pas de dégât, mais ça passe pas loin.
Vu d’en haut, il ne reste plus beaucoup de soviétiques…
Mais les Japonais ne sont pas encore triomphants. Il faut évacuer le Gros Bouquin Bleu au plus vite. A tout moment, la supériorité aérienne soviétique peu clouer les derniers avions au sol et l’exfiltration de l’ouvrage du secteur. Et beaucoup de temps à déjà été perdu.
Les Vétérans descendent enfin de la colline, pas tout à fait remis de leurs lectures. Ils couvrent néanmoins leur caporal, qui transmet l’ouvrage cible au lieutenant, en tirant sur les Brejnev en approche.
Le lieutenant lui, ex-champion de course de relais, tape un sprint dès l’objet en main en direction des lignes japonaise.
« Caporal, qu’est ce que vous faites là? »
« Ben je vous suis, on a échangé avec votre clairon »
« Pas le droit de changer d’escouade! Vous y retournez! Sinon, on vas dire qu’on connait pas les règles! »
La manœuvre coordonnée prévoie que le mortier tire lui aussi sur les Brejnev. Ce serai bête de laisser 5 pin-pin sans expérience interférer.
« Bordel, ils nous canardent comme si on était le dernier espoir de Staline »
« Heu, je crois qu’on est le dernier espoir de Staline »
« Du CAMARADE Staline. Vous allez nous attirer des emmerdes. »
Quand au 105, il continu à bombarder le char lourd dans les bois. Oui, bon, il y as des soldats nippon là pas, mais les artilleurs loupent jamais leur coup. Si?
Le Sniper japonais continu quand à lui d’essayer d’aligner le survivant soviétique caché dans la maison. Mais ce dernier rampe à l’intérieur et apparait si furtivement aux fenêtres que le tir manque à nouveau.
Doit on mentionner que le fantassin suicide de l’Ouest reste au sol? Il justifiera plus tard son inaction par la perte de ses clefs. Fallait bien les chercher, il aurait été ennuyé en rentrant sans, non?
La Kurogane, tel le vautour, continue de tourner autours des quelques conscrits soviétiques rescapés pour leur lâcher des rafales à bout portant. Mais rien ne part…
« Hichiro, me dit pas qu’il y as plus de cartouches? »
« Euh… »
Alors que leurs camarades connaissent les déboires précédemment mentionnés, les fusiliers nippons fraîchement arrivés décident de s’occuper sérieusement du survivant qui occupe la maison et refuse de mourir. Et ils s’en occupent en utilisant la directive 97 sur l’économie des munitions.
Le Malheureux slave ne peut rien contre la déferlante de baïonnettes des soldats japonais. Ces derniers, formés par les plus grand entomologistes, l’épinglent sur un mur et prennent la maison d’assaut.
« A nous la Raclette! Banzaï! Banzaî! »
N’ayant plus vraiment de cible ni de menace, l’opérateur téléphonique nippon range son câble et sort de la maison.
« Vous avez
-deux-
-nouveaux-
-Messages-«
Les soviétiques sont désormais complètement incapables de rattraper le livre. Les scoutes lancent une dernière action contre les vétérans japonais, les mitraillant à courte portée, mais les pertes infligées, si elle sont sévères, ne changent rien au résultat de la bataille qui se termine.
Le Gros Bouquin Bleu est en possession des japonais, mais le temps manque pour l’évacuer. La liaison aérienne est déjà coupée malgré l’espoir des japonais qu’elle tienne encore un peu, le temps d’évacuer le livre qui arrivera sur les pistes à peine quelques minutes trop tard.
Pour l’Armée Rouge, le choc à été rude. Les rescapés ne se comptent pas sur les doigts d’une main, mais presque. Et le Livre Bleu n’a jamais été véritablement à portée même si les fascistes nippons n’ont pas pu l’évacuer.
Le camarade Beria saurait se montrer compréhensif non?
En tout cas, certains en auront besoin…
« Ca y est! On est là! C’est où la bataille? »
Quand aux Japonais, même si les pertes sont relativement légères, l’objectif d’évacuation n’a pu être rempli faute au retard pris. Il faudra donc, convoyer le Gros Bouquin Bleu par voix terrestre. Autant dire que sa sortie de Mandchourie est loin d’être acquise. Encore reste-ils assez de Japonais pour tenter la route. ‘Fin bon, c’est pas comme si la guerre allait finir demain!
« N’empêche, chef, qu’est ce qu’on leur a mis! »
Egalité.
L’Armée Rouge des Ouvriers, des Paysans et des Choristes: Wanda
L’Armée Impériale Japonaise qui appelle l’Artillerie en PCV: Pitaine