La forêt était interdite. Toutes les communautés humaines des abords le savaient et n’avaient pas manqués de le dire au Frère Lecteur. Les elfes étaient très stricts là-dessus.
Mais le Frère Lecteur n’était pas n’importe qui. C’était un envoyé de l’Inquisition. Un maître de l’Arcane Majeur du Feu et un Fidèle de Luxor. Sa mission ne souffrait aucun retard. Si la traversée des bois lui faisait gagner quelques jours, il n’y avait aucune raison d’y sursoir et si les elfes des bois servaient la lumière, ils n’avaient aucun droit de s’y opposer.
Après une première journée de marche, le Frère Lecteur fut abordé par des elfes Sylvarins. Loin de lui offrir asile et ravitaillement, ces derniers eurent l’affront de lui demander de rebrousser chemin, même lorsqu’il invoqua le Saint Nom de Luxor. Il les fit refouler sans ménagement par son escorte. Il faudra en toucher un mot aux Hiérarques Stellarïns.
En attendant, il fit reprendre la progression à son escorte, plus prudemment, juste au cas au cas où. L’elfe avait l’air bien vénèr quand même…
Bientôt, les impériaux virent émerger des silhouettes des frondaisons. De nouveaux elfes. Sauf que ceci étaient armés et visiblement décidés à poursuivre la négociation par d’autres méthodes…
Les soldats de l’Inquisition furent pris de vitesse. Rien n’est plus vif qu’un elfe en colère. A part un elfe en colère en embuscade.
« Et merde… »
Heureusement pour les humains, l’enchanteur elfe qui commandait le groupe d’assaillant rata bassement son sortilège offensif. Faut dire, la magie, ça ne s’improvise pas.
« Vous avez senti? »
« Quoi? La magie? »
« Non, les emmerdes qui arrivent… »
Le chasseur elfe qui l’accompagnait sur les hauteurs, fit appel à des moyens plus conventionnel pour s’en prendre aux intrus. La flèche dans la gueule. Conventionnel voir même traditionnel dans les embuscades forestières…
« La chasse à l’Inquisiteur cendreux est ouverte! »
La flèche passa juste au dessus du pavois et se planta profondément dans le bras de l’arbalétrier lourd, faisant éclater la maille. Le frère arbalétrier resta impassible malgré tout. Bon, surtout grâce à son casque, parce que dessous, sa gueule valait le détour.
« J’en sens une d’emmerde… Bien profond dans mon bras là… »
Les deux elfes à l’orée du bosquet se mirent en attente, prêt à contre-charger les sbires de Luxor. Ils étaient armés pour la mêlée, mais peu pressés d’aller en découdre avec les fanatiques d’en face alors que leurs tireurs attendrissait la viande…
« Fuyez Intrus! Ou venez si vous l’osez! »
Mais les hommes du frère Lecteur ne se laissèrent pas intimider et d’un bel ensemble, se mirent en branle. Le Frère Hallebardier fut chargé avec le Frère Confesseur, d’aller libérer le passage pendant que le Frère Lecteur lui-même et l’Arbalétrier blessé assurerait la couverture…
« Ils vont entendre parler de Luxor les Zadistes! »
Le dernier hallebardier vint se rapprocher du frère Lecteur pour le défendre au cas où l’un de ces elfes l’approcherait…
Entouré de ses Moines Guerriers, le Disciple de Luxor déchaina sa magie, invoquant les flammes de son dieu et les propulsant droit sur le promontoire occupé par les assaillants…
L’enchanteur elfe fut instantanément carbonisé!
« ‘J’aime l’Odeur de l’Enchanteur Grillé au petit matin… »
Instantanément, le Frère Hallebardier vint faire rempart de son corps au mage afin de le protéger de toute riposte.
Alors que l’Enchanteur se consumait, le Chevalier Sylvarïn chargea le frère confesseur. Malgré l’Aura de peur qui entourait le bourreau Gothique, le Chevalier elfe ne trembla pas et frappa droit au but!
Mais l’Humain se concentra sur sa défense et parvint à parer le coup d’épée vengeur, de son arme funeste!
Le chasseur décocha alors une nouvelle flèche sur l’arbalétrier des intrus pour l’achever.
Mais cette fois, le projectile ricocha sur l’épais pavois du blessé.
« C’est fini oui? »
Blessé qui ne l’était plus pour longtemps, le Frère Lecteur, à l’abri invoqua de nouveau les mots de pouvoir enseigné par Luxor et la flèche plantée dans l’arbalétrier se consuma en un instant, cautérisant la plaie et ne laissant qu’une cicatrice rougeoyante sur la peau du moine soldat rempli d’une vigueur nouvelle…
« Garantie sans anesthésie! »
Le tireur serra les dents, puis se remit en position. Par la grâce de Luxor, il était de nouveau pleinement opérationnel.
Mais plus en amont, les choses ne se passait pas aussi bien. Une vigilante elfe avait emboité le pas au Chevalier Sylvarïn et bien qu’elle n’était pas une guerrière professionnelle, elle esquiva d’un bond de chat, la hallebarde qui l’attendait et plaça un violant coup de sabre en pleine tête du fanatique qui lui faisait face, l’envoyant au tapis…
Apercevant son frère tomber, le sang de l’autre hallebardier ne fit qu’un tour et il commença à se diriger vers elle..
Prudent avec le départ de son bouclier humain, le Frère Lecteur fit mouvement aussi pour s’abriter derrière le Frère Arbalétrier et son pavois.
Le chevalier elfe se démenait au corps à corps. Son ordre était la seule unité militaire des Sylvarïn et en temps que tel, il devait repousser les envahisseurs. C’était pour cela qu’il était revêtu du meilleur armement disponible. Mais sa botte, bien qu’appuyée, fut à nouveau parée par l’humain qui lui faisait face, lui aussi un guerrier d’élite au sein des siens.
Sur le promontoire, l’archer elfe continuait à enchaîner les flèches. Lui n’était pas un professionnel, mais les ennemis des elfes avait appris à craindre leur talent inné à l’arc.
Mais le Frère Arbalétrier avait déjà été touché une fois et ne comptait pas l’être une seconde! Se retranchant derrière son pavois, il esquiva le nouveau projectile.
La Vigilante se porta alors contre le Frère Confesseur pour appuyer le chevalier. Cette fois, malgré sa tentative de se défendre, l’humain ne pût parer le coup et le sabre mordit dans sa chair la ou elle était à nue. Mais, aussi robuste qu’un orque, l’homme n’était pas encore à terre!
Et les renforts arrivaient, en la personne du second frère hallebardier. Ce dernier chargea la milicienne elfe, la pointe de son arme en avant, mais la guerrière rousse s’écarta de la trajectoire avec souplesse.
Resté en arrière, le Frère Lecteur et l’Arbalétrier tentaient de venir à bout du chasseur. Le Magicien commença par se décaler pour obtenir une ligne de vue, alors que le tireur visait soigneusement avant de décocher un carreau précis…
Précis, mais pas suffisamment, l’elfe esquiva le projectile lourd qui se fracassa sur le rocher.
Mais alors même que le carreau se brisait sur la pierre, le Lecteur projetait déjà un trait embrasé sur l’elfe..
Le projectile incandescent brula sévèrement le chasseur…
Mais déjà, son bourreau se mettait une nouvelle fois à l’abri derrière son sbire.
« Luxor, j’adore. »
« J’aurais bien lancé un sort, là… »
Mais les fidèles de Cerredan et d’Alméa n’ont pas dit leur dernier mot. Réussissant enfin à feinter son adversaire, le chevalier Sylvarïn parvint à terrasser le colosse blessé.
« Pour Alméa! »
Suite à quoi, il enjamba le cadavre.
Galvanisé, la Vigilante plaça à son tour une botte sur le frère hallebardier qui l’avait chargé. Croyant voir venir le coup, ce dernier tenta une parade vers le bas mais la lame elfique pris un angle inattendu et la guerrière porta sa véritable attaque à la carotide. L’humain lâcha son arme pour s’empoigner la gorge et chuta en arrière…
Sans perdre un instant, le Chevalier Sylvarïn vola jusqu’à l’arbalétrier pour le frapper. Ce dernier ne dû son salut qu’au réflexe de soulever son pavois pour l’interposer entre lui et l’elfe…
« Journée de Merde! »
Gardant son calme, le Frère Lecteur avança de quelques pas pour obtenir une ligne de vue sur la Vigilante elfe qui avait tant meurtrie ses hommes…
Mais lorsque le Conjurateur tenta d’en appeler de nouveau aux flammes de Luxor, ses dernières refusèrent de s’allumer!
« Luxor? Luxor? LUXOOOOR? »
Le Frère Arbalétrier lâcha son arbalète lourde et cala son bras dans la sangle de son pavois. « Il était temps d’en venir aux mains », pensa il en dégainant son épée courte.
La vigilante ne voulait pas manquer une miette du combat et arrivait, elle aussi, mettant les guerriers en plein combat entre elle et le mage de feu…
Ce dernier n’était pas dupe et il l’a suivit…
« Revient petite elfe… »
L’Arbalétrier, dernier moine soldat debout frappa le chevalier de sa courte lame. Mais l’elfe dévia sans mal le coup d’un geste savant.
« Quand je pense que ma belle-sœur fantasme sur les elfes! »
Ayant gardé en vu la vigilante, le Frère Lecteur rassembla à nouveau les flammes entre ses mains et les propulsa sur la combattante. Cette dernière fut gravement brulée.
Le chevalier tenta alors une nouvelle feinte, mais, l’humain, bien préparé lui opposa un véritable mur…
Alternant mouvement et mots de pouvoir, le Frère Lecteur continuait à envoyer ses traits incandescents sur la Vigilante qui échappait de peu à la mort chaleureuse…
Voyant que cela ne donnait rien et que l’Arbalétrier aurait besoin d’un coup de pouce s’il ne voulait pas lui même affronter un chevalier Sylvarïn au corps à corps, l’Arcaniste interrompit momentanément le bombardement de la milicienne elfe pour invoquer un sortilège de soutien sur son guerrier, renforçant ses capacités martiales…
Fort du soutient magique, ce dernier attaqua à nouveau. Mais malgré son feu intérieur, l’elfe dévia aisément l’attaque, d’un revers d’épée.
Profitant de l’initiative, l’humain frappa encore mais à nouveau l’elfe dévia sa lame. Seulement, appliqué à parer, le guerrier Sylvestre avait du mal à en placer une…
Mais un peu de temps, c’était tout ce qu’il fallait au mage de guerre. Présentant à nouveau sa paume en direction de la femme elfe, il prononça le mot de pouvoir. Le projectile partit et frappa la guerrière en plein dos. Elle s’effondra. L’Arcaniste souffla dans sa main, pour disperser la fumée.
Reprenant l’Initiative grâce à la vivacité légendaire des elfes, le chevalier Sylvarïn poussa à son tour son adversaire à la défensive d’un grand revers d’épée ciblé. Mais le coup fut bloqué par les épaisses protections de l’humain.
Perché sur son promontoire, l’Archer Sylvarïn, blessé échangea un regard avec le Frère Lecteur.
Ce dernier en appela à nouveau aux flammes et sans la moindre pitié pour le chasseur mal en point, les projeta en direction de la colline.
« Faut tout faire soi-même… »
L’elfe, malgré une tentative d’esquive, connait le même sort que ses camarades.
A nouveau, repoussant l’elfe de son pavois, l’arbalétrier frappa de son épée courte mais le fils des bois esquive avec la grâce de son espèce.
L’Arcaniste Gothique tenta de convoquer à nouveau le feu de Louxor, mais échoua.
Mais la diversion dut être suffisante car l’elfe reçu dans le même instant un coup de la lame courte du Moine soldat qui lui faisait face. Bien que ne perçant pas la maille de son armure composite, le coup le meurtrit largement.
Le Frère Lecteur en était bien aise. Sa magie commençait à battre de l’aile. Il faut dire qu’il avait incinéré tout les elfes tombés jusque là…
Profitant de son avantage, le Moine Soldat attaqua à nouveau. L’elfe au flanc meurtris, pressé de coup d’épée, tint bon…
Mais le Frère Lecteur, sa réserve de mana déclinante, décida que quitte à tout faire lui-même, autant abréger le combat d’un coup d’épée. Il chargea donc le dernier elfe…
L’elfe para. Ce faisant, il perdait toute chance de riposter, mais cela lui permis de rester en vie.
Les Guerriers Gothiques martelèrent alors l’elfe de coups. Ce dernier esquiva le premier et ne pu que parer et encaisser les suivants, échappant au pire grâce à son armure mais incapable de reprendre l’avantage, bousculé de tout part…
L’Affrontement avait été Sanglant et les Moines Soldats avaient Triomphé. Mais à quel prix? Le Frère Lecteur laissa partir le chevalier Sylvarïn blessé. Il avertirai ses semblables que l’on ne se met pas en travers du chemin de Luxor.
Office Sylvarïn des Forêts joué par Wanda!
Les Sylva-rouquïn comprenait un Enchanteur elfe, un Chevalier Sylvarïn, un Chasseur et une Vigilante.
La perte précoce de leur enchanteur leur fut fatale.
Section randonnée de Luxor joué par Pitaine.
La fine équipe qui aime à fumer dans les bois était articulée autour d’un Frère Lecteur Gothique et d’un frère confesseur, protégé par deux Frères Hallebardiers et un Frère Arbalétrier. L’ Arcaniste aura fait preuve d’une terrifiante efficacité, mais il fallait bien ça pour compenser la motivation des elfes, une simple milicienne ayant massacré coup sur coup les hallebardiers pourtant lourdement armés.